" L' Art est une visite du temps " Ariane Angeloglou

Dimanche des Rameaux: Iconographie de l'entrée du Christ dans Jérusalem en 4 tableaux.

Quatre siècles d’iconographie.

Entre le XIVe et le XVIIe siècle, la représentation de l’entrée du Christ dans Jérusalem évolue considérablement.

Giotto, L’entrée du Christ dans Jérusalem, 1304-1306, fresque, Padoue, Chapelle des Scrovegni © Padova - Cappella degli Scrovegni
Giotto, L’entrée du Christ dans Jérusalem, 1304-1306, fresque, Padoue, Chapelle des Scrovegni © Padova - Cappella degli Scrovegni
Giotto, L’entrée du Christ dans Jérusalem, 1304-1306, fresque, Padoue, Chapelle des Scrovegni © Padova - Cappella degli Scrovegni

Dans la chapelle des Scrovegni, Giotto peint entre 1304 et 1306 une fresque illustrant ce récit biblique. Dans une composition très organisée et hiérarchisée, le Christ avance sur son âne, bénissant la foule de sa main droite. De profil, Jésus et les apôtres sont auréolés selon la tradition et peints sur un fond bleu sans nuage, intemporel. Il se dirige vers Jérusalem, symbolisée par une porte encadrée de deux tours à droite de l’œuvre. La scène est proche du triomphe antique dans sa composition, le Christ étant monté sur un âne et non un cheval.

Fra Angelico, La procession des Rameaux, vers 1450-1452, tempera sur panneau de bois, armoire des ex-voto d’argent, Florence, Musée San Marco © Firenze - San Marco
Fra Angelico, La procession des Rameaux, vers 1450-1452, tempera sur panneau de bois, armoire des ex-voto d’argent, Florence, Musée San Marco © Firenze - San Marco
Fra Angelico, La procession des Rameaux, vers 1450-1452, tempera sur panneau de bois, armoire des ex-voto d’argent, Florence, Musée San Marco © Firenze - San Marco

Au siècle suivant, Fra Angelico illustre à son tour cet épisode avec une organisation assez proche : au centre le Christ bénissant sur son âne, derrière lui les apôtres auréolés, devant lui, la foule l’acclamant. Cependant, le paysage a considérablement évolué, la perspective et la profondeur prennent de l’importance.

Jan van Scorel, L’entrée du Christ dans Jérusalem, vers 1526, huile sur bois, panneau central du triptyque, Utrecht, Centraal Museum © Utrecht Central museum
Jan van Scorel, L’entrée du Christ dans Jérusalem, vers 1526, huile sur bois, panneau central du triptyque, Utrecht, Centraal Museum © Utrecht Central museum
Jan van Scorel, L’entrée du Christ dans Jérusalem, vers 1526, huile sur bois, panneau central du triptyque, Utrecht, Centraal Museum © Utrecht Central museum

Au XVIe siècle, Jan Van Scorel nous offre un point de vue très novateur. En hauteur, le Christ sur son âne portant une palme n’est plus reconnaissable à son auréole et se dirige vers Jérusalem, peinte en contrebas. Sur son passage, la foule est nombreuse, les femmes et les enfants sont présents.

Un grand maître flamand - (Tableau ci -dessous).

Considéré par Rubens comme « le meilleur de ses élèves », ce peintre flamand au talent précoce a exécuté ce tableau alors qu’il était âgé de seulement dix-huit ans ! Encore présent dans l’atelier de Rubens à cette époque, Van Dyck emprunte au maître la puissance de ses figures – surtout celle du premier plan – et ses couleurs vives. Son interprétation est pourtant bien personnelle. Au centre, le Christ juché sur un âne est entouré d’une foule d’hommes : les uns le suivent en discutant, d’autres lèvent les bras à son passage ou portent des palmes. Un homme dépose son manteau devant lui, tandis qu’un autre se baisse une branche à la main. En étant placé au premier plan, la tête tournée vers la scène, il établit un lien entre le spectateur et le Christ, nous invitant à le suivre. Les couleurs vives des drapés, le cadrage resserré sur les nombreuses figures et les nuages chargés arrivant au loin confèrent une véritable dynamique à l’œuvre de Van Dyck.

« Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur »

Dans l’Évangile selon saint Luc (XIX, 28-40) de ce dimanche, le Christ est en route pour Jérusalem. Alors qu’il approche de Bethphagé et de Béthanie, près du mont des Oliviers, il envoie ses disciples aller chercher un âne. « Les disciples amenèrent l’âne auprès de Jésus, jetèrent leurs manteaux dessus, et y firent monter Jésus. À mesure que Jésus avançait, les gens étendaient leurs manteaux sur le chemin. Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers, toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus, et ils disaient : ‘‘Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux !’’ Quelques pharisiens, qui se trouvaient dans la foule, dirent à Jésus : ‘‘Maître, réprimande tes disciples !’’ Mais il prit la parole en disant : ‘‘ Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront.’’ »

Anton Van Dyck, L’entrée du Christ dans Jérusalem, 1617, huile sur toile, Indianapolis,  Museum of Art © IMA
Anton Van Dyck, L’entrée du Christ dans Jérusalem, 1617, huile sur toile, Indianapolis, Museum of Art © IMA
Anton Van Dyck, L’entrée du Christ dans Jérusalem, 1617, huile sur toile, Indianapolis, Museum of Art © IMA

 Vu sur le site d' actualité Aleteia.

 

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