" L' Art est une visite du temps " Ariane Angeloglou

Le mythe d' Angkor au musée Guimet .Ce que l'on doit aussi à deux dauphinois.

images-5 "Angkor, naissance d' un mythe- Louis Delaporte et le Cambodge". 

 

 

 C'est Louis Delaporte qui fit connaitre l' art Khmer à l' Occident. S'il n'en est pas le découvreur , il va donner à voir  ce pays et  son patrimoine: un marin qui se convertie en esthète...

L'exposition met en valeur le rôle joué également  par deux dauphinois : le sculpteur Urbain Basset et  le capitaine de frégate Ernest Doudart de Lagrée, qui, en 1866, dirigeant la mission d'exploration du Mékong  va recruter Laporte. Animés d' un esprit méthodique et minutieux, les membres de cette mission vont braver les dangers de la jungle cambodgienne passant des journées entières à "regarder , compter, mesurer". Les dessins et croquis hauts en couleurs de Delaporte cohabitent avec les récits détailles de Garnier et et les clichés saissants de Gsell. Cette mission est brutalement interrompue en 1868 par la mort au Yunnan de Doudart de Lagrée ( sa tombe se trouve à Saint-Vincent-de-Mercuze en Isère).

 

 

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Désormais, Delaporte n'aura de cesse de revivre le frisson du premier choc et de faire découvrir au public le plus large "cette autre forme de beau". Ses dessins oscilleront entre restitutions fidèles et visions idéales; on y relève une compréhension de l' architecture khmère et un sens du détail stupéfiant.

En 1873, c'est une expédition pluridisciplinaire: vérifier la navigabilité du fleuve rouge et traverser le Tonkin; mais aussi collecter pour les musées nationaux français,  des oeuvres originales : statues, bas reliefs, piliers et autres monuments d'architecure ou de sculpture...

 Ci-dessous, à Phnom Bok, trois visages de divinités ciselés dans le grès: ceux de Brahma , Siva et Visnu. C'est à Angkor, la ville-capitale que la mission s'achèvera en apothéose.

 

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Après l'exposition universelle de 1878 , Delaporte commence à organiser au Trocadéro un véritable musée où se mêlent originaux et moulages .Ci-dessous des moulages réalisés par Urbain Basset  montrant notamment un visage d' une des tours du Bayon ( XIIe siècle) à Angkor.

 Une reconstitution de 13 M de haut  que l'on pouvait admirer au musée indochinois.

13-536649 Il semble que ces reconstitutions aient été inspirées par les idées de Viollet-le-Duc qui présida à l'installation du musée de Sculpture comparée installé également au Trocadéro ; aujourd'hui musée des Monuments français   .

Pour celà,  des professionnels comme Urbain Basset vont se rendre au Cambodge pour mouler les décors  devant être restitués à Paris.

Après estampage à la terre, du relief ou à la gélatine pour les décors le plus fouillés; l'empreinte en creux reçoit du plâtre frais coulé sur place.

Ces reliefs en plâtre réalisés en plusieurs partie sont mis en caisse et expédiés , puis remontés et repris à Paris par les staffeurs pour être présentés en salle. Aujourdh'ui ceux des moulages qui ont été restaurés bénéficient de l'éclairage de cette exposition .

Ils méritent qu 'on les considère enfin comme des oeuvres d' art à part entière.

( D'après la publication hors-série de beaux-Arts Edition).


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