" L' Art est une visite du temps " Ariane Angeloglou
Le goût de la mosaïque dans les maisons de certains industriels grenoblois à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle révèle combien Art et Industrie sont étroitement liés dès le second Empire. L'histoire des ateliers de mosaïstes français de cette époque est due aux ateliers italiens qui apportent de leur pays des matériaux et des techniques nouvelles. Ils tirent une bonne partie de leurs connaissances des restaurations de découvertes archéologiques en Italie : à Rome, Pompéi et Herculanum, mais aussi des restaurations de mosaïques médiévales en France. Par ailleurs, les mosaïques de l'Opéra Garnier inauguré à Paris en 1875 jouent un rôle précurseur .
En Isère, on emploie souvent la technique du Terrazzo. Des fragments de pierre naturelle et de marbres des alpes colorés sont agglomérés à du ciment , le tout est ensuite poli. Ces productions concernent les demeures de particuliers aisés, les édifices publics comme les palais de justice mais aussi les tables de bistrots, les thermes et les bains douches conformément aux consignes de la médecine hygiéniste.
A Domène, au début du XXe siècle, pour le hall d’honneur de son tout nouveau château, le papetier Henri Dodo fait appel au mosaïste local, Gabriel Nicolet. Au pied de la cheminée un dragon, celui de Saint Georges, patron de l’église locale.
Place Notre-Dame , à Grenoble, Albert Raymond inventeur du bouton-pression , fait construire un immeuble dont les décors en façade se réfèrent aux styles du passé . Il magnifie le vestibule d’ une mosaïque commandée à l’ artisan Avon .
A St Egrève , dans le château du cimentier Charles Borel, aujourd'hui la mairie, la mosaïque n’est pas signée ! Elle se déploie au pied de l’ escalier d’ honneur dans un décor de style Art nouveau.
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Sur le thème des Arts dans les demeures d'industriels isèrois je vous propose des conférences . Contact : caroline.roussel2@orange.fr.