" L' Art est une visite du temps " Ariane Angeloglou

Le Bleu dans la peinture . Un thème de visite au musée de Grenoble

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Ce sont les écrits de Michel Pastoureau à propos des couleurs qui m'ont donné l'idée de proposer à ceux que 

celà interesse, une série de visites : le Bleu, puis le Rouge et enfin le Jaune.

Un atelier de peintres d'icônes a déjà répondu et je m'en réjouie.

Nous commencerons par le Bleu et j'aurai envie de reprendre ici le titre d'un dossier passionnant réalisé 

par le journal La Croix le 12/07/ 2010 dans " Des jours et des couleurs".

 

" Le bleu tant aimé".

Des origines au XIe siècle le bleu est une couleur discrète.

Pour les Grecs et les Romains, cette couleur compte peu, alors que dans l'Egypte pharaonique, le " bleu égyptien" 

est le premier bleu synthétique fabriqué par l'homme...

Les débuts de la chrétienté promeuvent 3 couleurs dont le bleu est exclu: noir, rouge et blanc.

 

Son avènement spirituel et esthétique se situe au XIIe siècle, alors que se développent le culte marial

et une théologie de la lumière ; notamment dans les vitraux de St-Denis avec l' Abbé Suger.

Marie est associée à cette couleur; le bleu prend désormais sa place dans sa tenue vestimentaire.

Apanage du manteau royalà partir du XIIIe siècle, St Louis est le premier roi de France à en porter régulièrement.

D'où, le fameux " bleu de France".

A cette époque, on cultive la guède, et on commercialise le pastel; peu à peu remplacés par l'arrivée de l'Indigo des Antilles et 

du Nouveau Monde.

 

Au cours des querelles religieuses , sa noble discrétion lui vaut d'être gratifié de valeurs morales que ne reniera pas le

Jansénisme.

c'est ainsi que Philippe de Champaigne en fera usage, "un bleu subtil , tout à la fois saturé et retenu, fuyant et nocturne".

Quant à La Hyre , à quel délicat mélange a-t-il eu recours pour revêtir le Christ d'un bleu celeste, lorsquil apparait 

au matin de la Résurrection à Marie-Madeleine ? ( voir image ci dessus ).

 

Au XVIIIe , c'est le triomphe, alors même que se revèle accidentellement," le bleu de Prusse".

Le Romantisme accentuera la tendance.

Et, actuellement, on dit que le bleu tant aimé de Dufy, Matisse, Chagall, Klein et tant d'autres serait la couleur préférée des

européens.

 

Cet article, se réfère notamment, à l'ouvrage de Michel Pastoureau, " BLEU, histoire d'une couleur", ed. Points, 2004.

 

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