" L' Art est une visite du temps " Ariane Angeloglou
Aujourdh'ui, avec Françoise Vergely , comédienne , et amie, nous avons proposé
au musée Hébert de la Tronche, une visite à 2 voix permettant de confronter deux célèbres cousins ( de 34 ans d'écart) nés à Grenoble:
Henri Beyle, dit Stendhal (1783-1842) et Ernest Hébert ( 1817-1908 ) .
Beaucoup de points communs méritent cette démarche. Et avant tout , la passion pour l' Italie .
Cela parait peu original pour l'époque, mais en fait, pour ces deux hommes , il s'agit bien plus que d'un émerveillement
romantique lié au "Grand tour, il s'agit plutôt d'une révélation existentielle déterminante dans leur carrière.
Le premier la découvre à 17 ans lors des campagnes italiennes de Bonaparte,
le second à 22 ans lorsqu'il est reçu premier
au prix de Rome de Peinture.
Cette année là, 1839, à Civita Vecchia où Stendhal est consul de France et s'ennuie, il remet à son jeune cousin des lettres de recommandations pour une élite romaine.
Le second point commun est l'amour de l'amour et l'amour de la beauté des femmes.
tous deux expriment dans leur art , la beauté des femmes italiennes.
Le tableau ci-dessus, " Les Cervarolles "nous montrent la beauté naturelle , l'élégance et la fierté des paysannes de l'Est de Rome auquel Hébert a consacré beaucoup de tableaux.
Stendhal dans "Promenades dans Rome" nous décrit l'audace des romaines qu'il compare aux françaises;
C'est un voyage imaginaire tout comme " Rome, Naples et Florence"
Dans "la Chartreuse de Parme" et "chroniques italiennes" c'est à partir de manuscrits reconnus et retrouvés parfois dans des palais italiens qu'il nous entraine dans de brûlantes intrigues amoureuses .
A propos d'amour, ce matin même, sur France Culture, à 10h, l' émission" Les chemins de la connaissance",
animée par Raphaël Enthoven donnait la parole à Gérald Rano de l'Association Stendhal.
Cela commençait par " De l'Amour" et la théorie de la cristallisation du coeur amoureux.
Une pure merveille, un des plus beaux textes qu'il n'ait jamais écrit , tout comme lorsque il écrit
plus loin " Ne pas aimer, quand on a reçu du ciel , une âme faite pour l'amour ,
c'est se priver , soi et autrui d'un grand amour.
C'est comme un oranger qui ne fleurirait pas par peur de commettre un grand péché".
Hébert a eu comme grande amie Mathilde Bonaparte et comme épouse Gabrielle D' Uckermann.
C'est une jeune épouse, elle le surnomme " Mein alles" (mon tout ).
C'est une artiste, et ses nombreuse photos d'amateurs réalisées
lors du second Directorat d'Hébert à la villa Médicis, nous laissent une documentation précieuse
sur la vie de cette prestigieuse institution.
Un livre qui vient de paraitre sur la Villa Médicis , écrit par Dominique Fernandez, illustré des photos
de Ferrante Ferranti . Cet extrait me touche " Où que l'on se trouve à Rome, il suffit de lever la tête,
la Villa Médicis trône au dernier étage avant le ciel".
A la fin de son dernier directorat, en 1896, Hébert ne peut se résoudre à quitter l' Italie.
" Rien ne peut me détacher de cette Italie où l'on est plus maitre de soi que partout ailleurs.
l' Italie m' a enlacé. Je sens que je ne peux plus vivre autre part.
il est donc probable que j' y serai enterré sous quelque grand pin d' Italie, en vue de cette campagne de Rome
qui est devenue mon vrai pays".